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    Dans une chambre silencieuse
    deux hommes qui ne le sont pas moins
    ...
    pour des raisons bien différentes l'un de l'autre.

     

    Tamel se trouvait désormais seul aux pieds du mort. Les autres n’avaient pas souhaité veiller plus longtemps le vieil avare. Ils étaient donc partis souper à l’auberge voisine, laissant le fils maudit, le vagabond, le traîne misère en compagnie de la dépouille de son père adoptif.

     

    La fatigue, due en grande partie au chemin parcouru les jours précédents à marche forcée, envahissait peu à peu le veilleur, lequel dodelinait de la tête avec une amplitude croissante.

     

    Bientôt, à la faveur d’un mouvement plus grand que les autres, Tamel glissa de sa chaise et se retrouva allongé sur le sol, à demi-assommé par sa chute, la tête tournée vers le ciel de la chambre. C’est alors qu’il vit la demi-douzaine de sac de toile grège coincés entre le matelas et le sommier. Se saisissant de celui qui se trouvait à sa portée, il en dénoua les liens. Un flot de pièces d’un jaune solaire s’en échappa qui allèrent rouler en désordre sur le plancher.

    ...

    Au matin, le cercueil refermé puis chargé sur les épaules des six plus robustes de la famille, l’enterrement fut rapidement expédié.

     

    Tamel repris aussitôt sa route alors que les autres, sans avoir insisté pour le garder avec eux, se mettaient à table devant un banquet dont les prémices étaient déjà festives.

     

    Il s’en allait comme il était venu à l’exception d’un bien précieux dissimulé de tout regard :

    cette phrase qui lui trottait délicieusement dans l’oreille :

    « Il était tout de même rudement lourd l’ancêtre ! » .

     

     


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