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    Les jours suivants, Tamel entendit à plusieurs reprises un gémissement qui, peu à peu, devenait une plainte pour finir en un cri de colère.

    Damouce semblait ne rien percevoir de cet appel qui provenait de la direction du grand arbre. Mais, à chaque fois, elle inventait aussitôt une grimace, une farce, une maladresse ou d’autres actions susceptibles de détourner son attention.

    Au fil des jours, l’appel perdit de sa puissance, bientôt il faiblissait au point que Tamel ne l’entendait plus que dans sa dernière phase, celle du cri de colère. A moins que ce ne soit l’enfant lui-même qui devenait moins sensible à son pouvoir.

    Un jour, il disparut tout à fait. Ce jour là, Tamel vit que ce qui lui avait semblait être des branches mortes tapissant le fond d’un creux de rocher, sur le chemin qui menait vers l’arbre, était constitué en réalité d’animaux dépourvus de membres dont le corps n’était qu’une longue queue munie d’une tête aux yeux fixes. Damouce s’amusa un temps à s’en faire des colliers et des bracelets, puis à confectionner divers plats à base de leur chair qui se révéla savoureuse à souhait.


     


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