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    5 - Flûte

     

    Tamel goûtait avec délice le repos absolu qui habitait son morceau de sureau.

     

    Il ne regrettait rien, ou si peu. Et ce peu était encore allégé  par la joie qu'il savait s'éveiller chaque jour avec son frère.

    Il l'imaginait au petit matin redécouvrir son corps, se souvenir une nouvelle fois de leur échange, passer sa main sur son visage, son épaule, sa cuisse.
    Tamel le voyait s'ébrouer, s'amuser à jeter ses membres en tous sens comme il avait si souvent voulu le faire avec ses branches, lors des journées sans vent, quand il habitait les fibres du grand chêne, puis rouler sur lui même à travers la chambre, exauçant d'anciens désirs de pierre.

    Damouce dormait probablement.

    Demain serait le jour du LA et Tamel se réjouissait par avance de la caresse du petit vent qui lui ferait jouer la note, même s'il ignorait tout de l'effet qu'elle produirait.

     


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