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    En son sommeil Tamel fit un rêve étrange qui anima autant sa chair que son esprit de dormeur :

    Bien qu’aucune lame ne l’ait approché, une blessure lui entaillait le ventre, sans que le sang ne coule pourtant, et de cette béance apparut une frêle pousse bourgeonnante qui, s’élevant peu à peu, finit par devenir un arbre au tronc vigoureux et au feuillage foisonnant. Celui-ci donna bientôt des fruits ronds et charnus dont la peau possédait toutes les nuances de couleur du jaune absolument pâle au rouge le plus vif.

    Ce songe et son arbre s’évanouirent au réveil de  Tamel lorsqu’un oiseau perché dans le feuillage s’envola en poussant un cri de pie dérangée en pleine rapine.

    Resta à l’enfant le sentiment d’une grande solitude. Sentiment si intense que Tamel parvint à lui donner la consistance d’une présence, d’une compagnie, amie discrète à laquelle il prêta un visage, un caractère, une voix.

     

     


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