• Festin de pierres vives


     

    Seul le vent donnait, au gré de ses caprices, un peu de relief à l’étendue de sable où s’était posé l’enfant. En soulevant quelques grains, d’une saute d’humeur vive et brève ou en déplaçant petit à petit une dune entière, si insensiblement que l’œil au temps mesuré par les battements d’un cœur ne pouvait s’en apercevoir.

     

     

     

    « Et les cailloux
    qui s’entrechoquent au fond des poches,
    tout près de la chair,
    en jeu, en course, en danse,
    mèlent leur musique,
    hasards et vocalises sourdes ou limpides,
    aux cris de joie
    aux pleurs
    et aux vents gorgés de vie
    que libèrent de la nuit vers le jour à venir
    les gorges et poitrines enfantines. »

     

    Tamel n’avait pas achevé de savourer cette joie immense qui l'avait immergé , alors qu’il se trouvait au sein de la ronde.
    A chaque instant, une saveur, un parfum, surgissait de ce souvenir, et prenait forme. Sur la couleur presque sans nuance du sable, le festin de Tamel se poursuivait.

    Assurément il n’était pas encore temps de regagner le village.

     

    « BrouilleLe chant du départ »

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