• Le passage de l'horizon

     


     

    -           Oui, bien sur je sais qu’habituellement ils font tous des cercles et le plus souvent assez petits. Mais vous le connaissiez !!!…

    -           Tout de même Archos, à quatre ans, jamais un enfant n’a traversé la clairière de l’ehlap.

    -           Il est bien parti du pied de la porte Sud ?

    -           Oui, Suivant en cela le rite du « passage de l’horizon » Il a même appliqué son cou sur le l’anneau de la porte comme pour refroidir un peu son corps trop chaud.

    -           Et le bandeau, le bandeau fixé sur le regard ?

    -           Pour qui nous prends-tu ?

    -            Excusez-moi, j’ai du mal à accepter.
    Même Anthelme, il y a plus de soixante ans, l’enfant Anthelme, ne s’était pas écarté du village de plus de trois cent mètres.

    -           Oui. Et avant lui personne n’avait été aussi loin. Malgré la farouche volonté de marcher droit devant soi, comme tous, tournant insensiblement du côté du déséquilibre de l’âme, il a fini par décrire un cercle, le plus grand qu’un hule ait jamais tracé dans la clairière de l’ehlap, plus grand même que le tien Archos.

    -           Mais aujourd’hui, un enfant a poursuivi son chemin sur cette herbe, il a marché, droit comme l’innocence et vous n’avez rien fait…

    -           Tu sais bien que le rite nous interdit de toucher l’enfant, et même de nous déplacer, avant qu’il n’ait traversé sa propre trace.

    -           Je vous délivre de cette obligation en ma qualité de parrain de l’enfant.

    -           Merci à toi Archos !
    Mais quand le reverrons-nous ? Quatre ans ! Seul dans le monde extérieur, loin de sa mère, des siens.

    -            Aujourd’hui une nouvelle partie des écritures s’accomplit. Je crois que nous ne devons pas trop nous inquiéter pour celui qui se nomme Tamel.

     

    « L'OreilleOulof »

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  • Commentaires

    1
    annaj
    Vendredi 6 Janvier 2012 à 07:23

    sur l'ellipse que trace le poète, il n'y a souvent que des météores fugaces et le temps de sa révolution parait infini

    2
    Aunryz Profil de Aunryz
    Vendredi 6 Janvier 2012 à 07:30

    Joli

    C'est précisément le (seul) talent du poète
    parvenir à faire parcourir aux mots un espace infini
    qui ne se boucle pas sur lui-même en tautologie
    (comme chez beaucoup de scientifiques et de philosophes)
    mais réinvente l'horizon.

    Bien sur, tôt ou tard
    c'est l'échec relatif
    mais son ellipse si large
    est belle à voir

    c'est l'effort de beaucoup d'entre nous
    qui tentent d'élargir l'espace
    de cette cage où se trouve nos poumons.

    3
    annaj
    Vendredi 6 Janvier 2012 à 12:59

    je ne crois pas à l'échec poétique...simplement il y a trop de paroles  proférées magiciennes qui manquent de lumière alors l'infini semble de la dimension d'une boîte. noire . ( je dis cela mais je sais être de ces gens qui broient le noir à n'en plus finir...cependant je commence à me douter qu'un psaume de lumière serait plus fort à dire)

    4
    Aunryz Profil de Aunryz
    Vendredi 6 Janvier 2012 à 14:24

    L'échec de la tentation de l'absolu éternel
    est la victoire momentanée du relatif
    c'est toujours ça (sourire)²

    5
    annaj
    Vendredi 6 Janvier 2012 à 15:21

    ce qui est toujours ça de pris sur le grand rien méchant tout haäh

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