• Les baies sauvages



    -         Non, il n’y a rien ici non plus !

    -         De mon côté je n’ai rien trouvé !

    -        Pourtant nous sommes bien dans la petite clairière dont parlait le père Anselme.

    -         Tu es certaine Diolta que c'est celle-là ?

    -         Oui Girn ! Il a décrit très précisément ce vieux chêne en face de nous, dont la foudre a brûlé la moitié et qui ressemble ainsi à Nodi, dieu du jour et de la nuit.

    -         Alors le buisson aux fruits d’or devrait se trouver juste devant nous, à la place de cet amandier desséché !

    -         Anselme doit commencer à perdre la mémoire.

    -         Il reste de la tarte aux pommes chez moi, ça me suffira pour mon goûter.

    -         Ma mère a fait des crêpes elles doivent bien valoir ces rêves de baies soi-disant juteuses à souhait dont nous parlait l’ancien.

    -         On les cherchera un autre jour.

    -         Au prochain printemps.

    -         Ou à la trinité…

     

    Les gamins disparurent en chantant dans la direction du village.

    Lorsque tout souvenir de leur passage se fut dissipé du chemin, des feuillages et de l’air qui flottait dans la clairière, alors, au sommet du vieil amandier un double éclat de rire éclata en mille nuances dorées.

    -         Pourtant, ils n’étaient pas bien loin. Il suffisait de lever un peu plus la tête et ils les auraient aperçus les fruits d’or d’Anselme.

    -         Oui Damouce, mais ils n’en avaient pas suffisamment envie.

    -         Ça c’est bien vrai, en tous les cas, pas autant que moi Tamel !

    -         Ce n’est pas une raison pour tout manger. Tu sais ce que t’a dit Anselme.

    -         Oui ! Répondit une voix où perçait un peu de contrariété. « Cueilliez uniquement pour manger jusqu’à ce que le goût du fruit remplisse bien votre bouche. Pas plus ! Au-delà serait inutile gourmandise. »

    -         Ne te fâche pas Damouce. Tu pourras revenir dès que tu auras oublié.

    -         Oh Tamel, j’aimerai tellement avoir une mauvaise mémoire ! Dit la gamine dans grand un éclat de rire.

     

    Et si la faim nous déchirait vraiment les entrailles

    comme les chèvres de l’Atlas

    nous apprendrions à grimper sur les arbustes

    dans leurs branches

    pour y déguster en ruminant céleste

    les pousses tendres

    et les feuillages

    jusqu’à l’extase.

     

    « BrumeLe pendentif »

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