• Patuc

     


    -         C’est bizarre !

    -         Qu’est-ce qui est bizarre ?

    -         Ce corbeau qui tourne au-dessus du village, on dirait qu’il attend quelque chose.

    -         Tu as un bon œil Damouce ! Il est si haut  !C’est à peine s’il fait un minuscule trou noir dans le ciel.

    -         Il voudrait éviter de se faire voir ?

    -         C’est tout à fait cela !

    -         Alors dis-moi Tamel …

    -         De là où nous sommes, il est impossible de la voir, mais soit assurée qu’entre les deux cisailles de son bec il tient une noix.

    -         Et qu’attend-il ainsi ?

    -         Vois la maison de l’autre côté de la rue, juste devant nous.

    -         Celle de Patuc ?

    -         Tout juste, celle de notre forgeron, l’homme le plus têtu de tout le village. Même la masse qu’il utilise pour donner forme au fer est plus souple qu'une idée, une fois entrée dans sa tête.

    -         Et que veut-il, de la maison de Patuc , ce corbeau, avec cette noix dans son bec ?

    -         Tu ne devines pas ?

    Un franc sourire apparut sur les lèvres de Damouce, élargit sa bouche et s’échappa par ses yeux.

    -         C’est pour casser la noix ?

    -         Tout juste ! M’est d’avis que cette noix là, le corbeau a du tenter sans succès d’en rompre la coquille par bien d’autres moyens. Il sait qu’aussi solide soit-elle, son enveloppe ne résistera pas à cette matière, la plus dure qu’il soit, dont est faite le crâne de Patuc.

    -         Et lui, il ne s’en doute pas ?

    -         Si ! Car ce ne sera pas la première fois, et c’est ce qui est le plus drôle. Il aurait les moyens et le talent de se forger un casque qu’il mettrait sur sa tête pour la protéger et le corbeau en serait pour ses frais.

    -         Mais il ne le fait pas ?

    -         Et non ! Têtu comme il est, il refuse de se laisser influencer dans sa conduite par qui que ce soit, et encore moins un simple volatile. Patuc se croit suffisamment habile pour repérer l’oiseau et éviter la noix ... bien qu’il ait déjà contribué malgré lui à en ouvrir plus d’une douzaine.

    -         Regarde Tamel, La porte s’ouvre !

    -         (A voix basse) C’est Patuc ! Il inspecte le ciel … semble rassuré.

    -         Il ne l’a pas vu !

    -         Chut ! Damouce, Chut ! L’instant est grave. Il sort ... marche un peu ... continue de regarder le ciel.

    -         Je crois que cette fois-ci, il ne se fera pas avoir…

    -         Bonjour Patuc !

    -         Bonjour Tamel ! Mais, tu n’es pas à l’école ce matin ?!!  Et que fais Damouce avec toi ?

             …TOC !

     

    -         Garnement ! Tu vas voir si je t’attrape !

    -         Cours Tamel, Cours !

     

     
    « En fuite à la lisière du possible _23_En fuite à la lisière du possible _24_ »

    Tags Tags : , , , , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :