• Sol

     

    5 - Sol

     

    La nuit n'était pas parvenue à entamer vraiment la chaleur qui, la veille, avait pris possession de la vallée.

     

    Hommes, femmes, enfants apparaissaient aux fenêtres alors que le jour pointait à peine, les paupières lourdes et les traits tirés.

    Peu d'entre eux avaient dormi autrement qu'en petits épisodes agités entrecoupés de longues périodes d'éveil mises à profit pour se désaltérer ou chercher vainement un peu d'air à la fenêtre ou sur le seuil.

    La journée s'annonçait aussi chaude que la précédente et dans chaque maison on s'empressait de refermer les volets et les fenêtres pour conserver le plus longtemps possible le peu de fraîcheur que le répit avait apporté en fin de nuit. 

    ...

    Â midi la chaleur était devenue insupportable.

    On avait renoncé à envoyer les enfants à l'école ainsi qu'à leur disputer le lavoir où la plupart d'entre eux s'étaient réfugiés.

    Les pieds dans l'eau, ou même totalement immergés, ils avaient très vite cessés les jeux d'eaux - bien trop épuisants - pour se laisser aller à la somnolence.

    Quant à eux, les adultes essayaient tant bien que mal de vaquer à leurs occupations quotidiennes. Mais aucun travail de fatigue n'avait été entrepris. La forge était tiède et les champs déserts.

    ...

    La note perça le silence avec une telle sincérité que tous ceux aux oreilles desquels elle parvint s'attendirent à voir tomber ...

    Mais rien ne troubla l'absence de ciel. 

    -         Vous avez vu 
    s'écria le petit Tphom en levant sa main potelée droit au dessus de sa tête

    -          Le soleil !
    Il est tout riquiqui … 

    Tous les regards se dirigèrent vers l'endroit que pointait le bambin.

    -          On dirait qu'il a reculé 

    -          Il fait moins chaud 

    -         Tiens ! C'est vrai, il y a un peu d'air

    Sol ! Sol ! 
    Sol du haut qui tient le ciel
    Sol du bas qui tient nos pas
    Une gamme de l'un à l'autre
    Qu'on fait durer, durer, durer 
    Pour les éloigner l'un de l'autre
    Et respirer

    Sol ! Sol !
    Celui qui est Solitaire
    et nous 
    Sur le Sol de la terre.
    Sur la flûte on posera les doigts
    Au même endroit ce soir
                                   une seconde fois

    Sol ! Sol !
    De ton poids libéré
    Quand sous l'horizon
    Tu seras tombé
    Alors enfin le sommeil viendra
    Et la lune tous ensemble
                                     vers elle
    Nous appellera !

    ...

    ...

    -     Eh bien Damouce !
    où étais tu passée ?

    La petite bouille ronde s'éclaira d'un sourire solaire.
    -     J'étais en train d'apprendre mon solfège.

     

     

      

    « 5 - SiFlûte »

    Tags Tags : , ,
  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :