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Bandeau noir
Le bandeau noir fixé sur ses yeux depuis son départ du village, le jour de son « passage de l’horizon » ne gênait plus Tamel depuis longtemps. Tout au contraire il lui avait appris à ne plus garder le monde constamment à distance, mais à y pénétrer vraiment. L’enfant avait ainsi découvert cette caresse constante que les êtres des trois règnes appliquaient sa faillir sur son visage, son cou, ses épaules, ses mains, toutes les parties de son corps qui acceptaient le risque de la mise à nu. Caresse que la présence arrogante de la lumière et de son propre regard lui masquaient depuis toujours.
Ce sombre bandeau de l’épreuve était devenu miroir sur lequel la clarté en provenance des pupilles de Tamel se réfléchissait. Cette clarté qui permettait la rencontre de la lumière, et qui à présent révélait à l’enfant son paysage intérieur.
Tamel y rencontra tous les êtres qu’il avait connus depuis sa naissance, ceux qui étaient encore du monde des vivants et tous autres. Leurs regards, leurs chairs, leurs actes se mêlaient au point qu’il était impossible de définir le contour d’une Personne, d’un Animal, d’une Plante ou même d’un nuage.
Derrière le bandeau le monde n’était pas uniquement celui d’un possible, mais de tous les possibles, présents au même instant en leurs différents aspects. En ce lieu Tamel passa une année pleine à découvrir comment dans le monde extérieur, la Lune et le Soleil pouvaient boirent au même endroit à la même source tout en jaillissant pourtant en deux points différents du ciel.
Il y vit aussi, ce qui lui procura un moment de bonheur intense, une lueur s’allumer dans le regard de Damouce et poursuivre sa respiration dans les yeux d’Asselpa.
Tags : bandeau, tamel, conte naïf, caverne, crane
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Commentaires
(un possible de plus : ) Et l'image de l'hermaphrodite ...
Dans un autre espace on verrait peut-être LUNE-SOLEIL comme un seul être.3annajLundi 16 Janvier 2012 à 20:294annajMardi 17 Janvier 2012 à 07:25ce même endroit du soleil et de la lune, ne serait-ce pas la margelle de l'aube , puits magique où s'unissent les gens séparés, les contraires, les mondes intérieurs et extérieurs..
Cette "margelle de l'aube" est un moment-lieu magique
où tout semble au bord du possible.
(un peu comme l'arc en ciel, ses deux pieds et l'écho inversé de son arche)
L'eau de ce puit doit être d'une qualité extraordinaire
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les sens convoquent la vie dans le temple intérieur, élévation révélation.
que le soleil et la lune aillent boire à la même source offre un territoire sans exil aux amours déchirées