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Le Mat
Celui que les chiens mordent au mollet
Sur le bord d’un chemin
Entre le baiser du soleil et la caresse d’une bruine légère
La toile de ses rêves tressée d’une infinité de fils soyeux gorgés de vie
Le Mat se repose et boit en son sommeil
Aux sources même de la folie.
Passant gare si vous le réveillez !
Car s’il peut en son premier regard
Vous laisser voir à la surface gris bleu de sa pupille
Cette pensée, ce geste, ce beau visage
Que vous désespériez de retrouver un jour,
Il peut aussi vous laisser seul en pleine lumière
Seul, avec cette être fourbe et vil
Que vous pensiez avoir enfoui pour toujours
Dans un pli secret de votre peau.
Alors, sur le bord du chemin
Entre le baiser du soleil et la caresse d’une bruine légère
Laissez le corps fourbu du Mat se reposer.
Version, le bâton sur l'épaule, du 14 septembre 2014
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