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- Tiens, tu as vu les deux statues au milieu de la clairière ?!
- On dirait qu’elles sont vivantes.
- J’aimerais bien ! Ca fait bien trop longtemps que mon couteau n’a pas réchauffé sa lame dans un sang bien rouge et bien visqueux. Laisse-moi voir.
- Je t’ai dit que c’était des statues. Et la matière a l’air aussi dure que l’acier forgé dix fois de suite en feuilles martelées. Ton couteau y a laissé des plumes.
- On leur donnerait un carnet de billet d’entrée au paradis à ces deux là. Vois l’air béat du garçon !
- L’œil de la petite semble habiter d’une petite flamme orange.
- Grr ! Je déteste les enfants et ceux-là plus encore.
- Allez-viens, tu y romprais même ta hache !
- Sortons d’ici. Je connais le coin, pas un village, même pas le plus petit hameau !
Sur le monde
ricochent les regards
glissent les ongles tranchants
et les pensées en dents
que la vitesse et la force
n’aident en rien.
Alors même que
le geste lent
l’esprit patient
l’écoute attentive
seront reçues au chaud
comme au ventre d’une mère.
- Où est cet oiseau Tamel ? J’ai beau tendre l’œil, je ne le vois pas.
Ne me dis pas que c’est ce gros courant d’air qui vient de passer devant nous.
- Non, ce vent là c’est bien autre chose. L’oiseau est là, au bout de mon doigt, dans la direction du coup de vent. Il n’a pas bougé depuis cinq minutes malgré tes gesticulations en tous sens. Calme-toi un instant et toi aussi tu le verras.
- Mais Tamel, j’ai l’impression d’être restée là immobile pendant un an, tout mon corps a durci. Johan, il dit que tu fais ça parfois en pliant sur lui le temps.
- Johan raconte des bêtises. Tiens, regarde, ton oiseau, il vient de s’envoler !
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