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    A l’ombre d’un prunier sauvage en fleurs, Tamel dormait.
    Ignorant le bruissement des abeilles en plein ouvrage, Tamel rêvait :

     

    Une demoiselle en robe printanière, étendue sur un grand lit blanc dans la pénombre de sa chambre, allait au fil des songes, du minuscule insecte tentant de remonter les bords du piège au fond duquel il était tombé, à l’enfant captivé par la scène et la répétition immuable de la chute, puis à la mère, interdite, ne sachant que faire ni que dire à l’enfant. Au père enfin qui, en un fauteuil profond, ayant laissé choir le journal qu’il avait tenté de lire, s’était trouvé submergé par la fatigue d’une journée de travail.

     

    Un village entier en équilibre sur la petite plate-forme rocheuse où il venait par erreur de se poser, décide, après un temps de profond désespoir, de s’en remettre aux oracles.
    Ainsi, après avoir absorbé le breuvage approprié, son âme entière, assoupie, livrée au caprice des rêves , cherche à tâtons, un innocent, un sauveur.

     

    Du prunier sauvage un pétale se détache et le souffle de l'enfant endormi le guide dans sa chute , l'éloignant des ronces, du bouillonnement des eaux, des lieux sans repos. 

     

    Au petit matin, toute frayeur oubliée, Hûle et ceux qu'il transporte à travers le monde, découvraient la nouvelle vallée qui, pour un temps, les accueillerait.

    Version du 28 septembre 2014 sur un pied 
     

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