• Un cavalier venait de passer au grand galop devant un tout petit enfant caché derrière un rocher.

    Une poignée de seconde plus tard, un autre homme à cheval, tout aussi pressé et à l’air furieux, le suivait. Tamel, car c’était lui ce gamin à peine en âge de marcher dissimulé au bord du chemin, Tamel était aux anges.

    Bientôt, au loin, on entendait un remue-ménage de sabots, de poussière et d’hommes en armes, puis la même scène se reproduisit devant le bambin mais à l’envers en toutes ses composantes. Le poursuivant était devenu fugitif et semblait à la fois aussi affolé que celui qui l’était auparavant, mais aussi infiniment étonné de se retrouver dans cette posture.

    A la fin de la matinée cette poursuite pendulaire avait eu lieu, avec de légères variantes, une centaine de fois et à présent, Tamel ne se cachait plus, mais, assis sur un rocher, applaudissait joyeusement à chaque passage. Lorsque le soleil fut à la verticale du lieu où se déroulait les actes de cette pièce de théâtre très particulière, un appel convoqua l’enfant à rentrer au village pour se mettre à table avec les siens.

    Laissés livrés à eux-même, les deux cavaliers disparurent chacun de leur côté, et longtemps ils se demandèrent ce qui leur était arrivé.


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