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    Il y eut un temps en lequel l’oxygène se fit plus rare à la surface de la Terre. Nul ne sait pour quelle raison les plantes devinrent plus avares de leurs efforts, mais la première conséquence en fut que peu à peu, les villages des montagnes les plus élevées furent invivables. On y respirait à grand peine et ceux qui tentèrent d’y demeurer malgré tout, y moururent d’épuisement.

    Bientôt, l’ensemble de l’humanité se réfugia en les plaines les plus basses. Les villes devinrent gigantesques et le terrain de luttes sans pitié pour ce qui subsistait de ressources.


    Le village des Hûles se trouvait alors encore en la crique de montagne où se situent les pâturages de Chamouse.

    Nul ne sait à qui il dut cette transformation, mais à l’époque précise où l'air des hauteurs commença à s'appauvrir, le village entier, des rues aux maisons, à leurs habitants, animaux et possessions des uns et des autres, tout diminua de taille dans une proportion de dix à un et, tous les vivants virent le rythme des battements de leur cœur, ainsi que la fréquence de leur respiration réduits de la même manière.

    Ainsi cette ère, dite de la suffocation, qui dura dix longues années pour les habitants des vallées, fut réduit à un an pour les Hûles auxquels les réserves d’une seule récolte furent largement suffisantes.

     

     


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